PIB : « Un signe positif et encourageant pour l’économie »
4,37 milliards d’euros : d’après l’Institut monégasque de la statistique et des études économiques (IMSEE), c’est le montant du Produit intérieur brut monégasque en 2011. Lionel Galfré, directeur, précise que le poids du secteur financier et des assurances reste constant. Explications.
En 2011, le Produit intérieur brut (PIB) de la Principauté s’établit à 4,37 milliards d’euros, en hausse de 6,6% par rapport à 2010. Le chiffre reste inférieur au niveau d’avant-crise. Comment l’analysez-vous ?
Le fait que le PIB de la Principauté de 6,6% progresse me semble un signe positif et encourageant pour l’économie monégasque. Cette dernière est vraiment intégrée dans celles des pays développés qui l’entourent, et notamment ceux de l’Union européenne. Elle n’est donc pas à l’abri de ses fluctuations. Nous avions constaté un ralentissement, suivi d’une reprise en 2010, laquelle se confirme en 2011. Il faut rester prudent : l’économie de Monaco reste soumis aux variations internationales. Plus petite, elle est aussi plus réactive.
Le secteur de la finance et de l’assurance représente 16,5% du PIB 2011. Que dire de ce chiffre ?
Grosso modo, le poids relatif des différents secteurs de l’économie est assez stable. Ce niveau du secteur financier et de l’assurance est donc lui aussi plutôt classique. C’est un secteur capable de très vite replier la voilure et qui, à l’inverse, reprend très vite en période favorable, à l’image du PIB monégasque. Les tendances constatées dans ce secteur sont donc très symptomatiques.
La constance de ce poids relatif est-elle une bonne nouvelle ?
Oui. Qu’il n’y ait pas de secteur qui s’écroule ou, au contraire, vienne écraser tous les autres, je pense effectivement que c’est une force pour l’économie monégasque. Une économie aussi diversifiée, c’est un gage de bonne santé.
Vous dites avoir peu de chiffres dans le secteur financier. Que dire à ses acteurs pour les rassurer quant à l’écho donné à leurs chiffres ?
Que la création de l’IMSEE est en soi rassurante. Elle exprime en effet une volonté de donner l’information économique aux décideurs et de jouer la transparence. Donner de plus en plus d’indicateurs met le décideur en mesure de faire des choix éclairés, de prendre des décisions basées sur la réalité économique.
Le chiffre d’affaires de la Principauté est pourtant généralement exprimé sans tenir compte du secteur financier. Comment l’expliquez-vous ?
Il convient toujours d’éclairer ce chiffre d’affaires par d’autres données. Il s’agit certes d’un indicateur important, mais il mérite d’être complété. En ce qui concerne les banques, nous avons estimé que le chiffre d’affaires n’était pas une donnée pertinente. On le donne donc à titre indicatif, à part. Il nous paraît plus intéressant de raisonner en termes de produit net bancaire, un chiffre difficilement disponible. C’est la raison pour laquelle nous ne le publions pas.
Quel rôle assignez-vous à l’IMSEE auprès de ces acteurs du secteur financier ?
Celui d’être au service de tous ceux qui ont besoin de voir pour prévoir. De donner un aperçu fidèle de la réalité économique monégasque.
Aujourd’hui, un peu plus de 80% des opérateurs économiques de la Principauté répond à votre enquête sur le PIB. C’est un bon chiffre ?
Oui. D’expérience, ce taux est toujours bon à Monaco : les entreprises jouent le jeu. Cela confère une très bonne fiabilité à nos études statistiques. Les extrapolations que nous menons sur la partie manquante sont d’autant plus fiables que la partie connue est importante. L’extrapolation est double, en fait. Nous la menons d’abord en interne et nous en confions également la mission au cabinet indépendant Mazars. Après recoupement, on essaye d’expliquer les écarts, s’il y en a. Depuis trois ans maintenant, nos résultats sont extrêmement proches. Nos procédures fonctionnent.