Claude Valion : notre nouveau statut d’Opérateur Economique Agréé a renforcé notre crédibilité

2015 04 segem

La S.E.G.E.M. (Société d’Exploitation et de Gestion des Entrepôts de Monaco) a été créée en 2012. Son Président Délégué, Claude Valion, fait le point sur un peu plus de quatre ans d’activité, et la stratégie de développement à venir.

Un bilan de ces quatre années d’activité ?

Les objectifs sont atteints.
Nous avions comme première mission l’aide à la promotion de la Principauté en tant que destination artistique. Cette mission est remplie. Notre outil de stockage a été très performant, pour aider les grands salons artistiques : Point Art, European Art Fair, Top Marques, Art Monte-Carlo, ou encore l’exposition Francis Bacon organisée au Grimaldi Forum l’an dernier. Nous aidons aussi les grandes expositions de joaillerie et les ventes aux enchères…

Par ailleurs, nous devions générer de l’activité économique. C’est le cas. Une vingtaine de professions constituent désormais, avec nous, un cluster économique : les emballages, les transporteurs, les transitaires, les experts, les galeries, les marchands d’art, les assurances, les banques … Le but n’est pas de servir de lieu de stockage pour des collectionneurs passifs. C’est d’entreposer des marchandises qui ont vocation à être vendues. Nous devons faciliter la transaction. Lorsqu’une œuvre entreposée chez nous trouve un acheteur résident de l’Union Européenne, les droits et taxes sont perçus par le bureau des douanes de Monaco. A ce jour, cela représente plus de cinq millions d’euros. Ce n’est pas négligeable.

L’espace d’entrepôt en 2012 était de 1000 m2…

Il a évolué. De par une nouveauté très importante, qui a d’ores et déjà impacté notre fonctionnement. En 2015, la S.E.G.E.M a été certifiée comme Opérateur Economique Agréé par la Direction Générale des Douanes. Ce statut désigne les opérateurs remplissant, notamment, les critères suivants :
- le respect des législations douanière et fiscale ;
- une solvabilité financière satisfaisante ;
- un système efficace de gestion des écritures commerciales et, le cas échéant, des écritures de transport, permettant d’effectuer des contrôles douaniers appropriés.
- et, surtout, le respect des procédures de sécurité et de sûreté.

C’est une reconnaissance officielle de notre travail, après un audit assez long. Elle a généré un surcroît d’activité, d’où une prise de 300m2 de locaux supplémentaires. A ce jour, tous les boxes sont complets, mais la marchandise tourne et les demandes en réserve sont toujours honorées, à un ou deux mois près.

De nouveaux objectifs ?

Avant tout, participer à la reprise des ventes aux enchères de prestige à Monaco.
La SEGEM est un bon outil pour cela, mais nous devons impérativement nous mettre au niveau de Londres, New York ou Genève. Chaque état a une fiscalité différente. Par exemple en ce qui concerne les droits de suite*, nous devons nous aligner et être compétitifs. Les deux plus grandes forces de la S.E.G.E.M. sont, d’une part, la transparence : le contrôle systématique et l’identification de toute marchandise lors de la mise en entrepôt sont effectués par la douane. D’autre part, la confidentialité : le propriétaire de l’oeuvre d’art est bien sûr identifié, mais il n’apparaît dans aucun document de transport : le transitaire agréé est l’opérateur.

 

*Le droit de suite est la rémunération dont bénéficient les auteurs d’œuvres originales graphiques et plastiques, ou bien leurs successeurs légaux, lors des reventes de leurs œuvres au cours desquelles intervient un professionnel du marché de l’art.