Le 23 septembre dernier, M. Franzi, Président de l’Association Monégasque des Activités Financières, remettait le nouveau diplôme de Certification professionnelle des activités dites de « Front Office », lors d’une cérémonie de remise officielle en présence du Ministre d’Etat, en sa Résidence.
Quelle a été la genèse de la Certification Professionnelle ?
Le coup d’envoi en a été donné il y a plus de 4 ans.
C’est, en effet, à la séance du Bureau de l’AMAF du 17 février 2011 que, pour la première fois, j’ai proposé de mettre en place un dispositif permettant d’offrir une garantie essentielle pour tout client d’une banque ou d’une société de gestion.
La garantie que ses divers interlocuteurs, au sein de nos Maisons, disposent bien des compétences professionnelles et éthiques pour lui apporter la qualité de conseil qu’il est en droit d’attendre d’une Place internationale et pour traiter ses opérations dans les meilleures conditions.
L’accueil fait à cette proposition fut immédiatement tout à fait positif, aussi bien de la part du Bureau que de l’ensemble de nos presque 100 membres, tant il est apparu à tous qu’une telle démarche était essentielle pour améliorer encore notre image et favoriser notre développement, particulièrement au moment où s’estompaient certains avantages spécifiques à l’origine du premier essor de la Place à la fin des années 1980.
J’y ai trouvé une grande source de satisfaction, et la preuve de la maturité et du sens des responsabilités de notre Communauté.
La Certification professionnelle est-elle bien spécifique à la Place ?
Malgré la difficulté de l’exercice, nous avons, d’emblée, écarté la facilité qui aurait consisté à simplement « monégasquiser » ce qui pouvait déjà exister ailleurs, en nous fixant pour objectif de bâtir un outil de formation et de contrôle des connaissances adapté aux particularités de nos métiers de banque privée et qui se devait d’être, dans ces domaines, plus exigeant que sur des Places plus généralistes, sans oublier la prise en compte des spécificités de la Principauté, notamment en termes d’éthique.
Ce faisant, nous n’avons pas, bien sûr, fait œuvre de pionniers au plan international, mais l’on peut néanmoins éprouver une certaine fierté à l’idée que des Places beaucoup plus importantes que la nôtre et spécialisées sur les mêmes créneaux y pensent mais n’ont toujours pas initié une telle démarche.
Comment s’est-elle construite ?
C’est tout naturellement M. Anthony STENT-TORRIANI, notre Vice-Président en charge des activités de gestion, qui fut désigné pour procéder à la concrétisation de ces premières orientations avec le concours actif de M. Jean CASTELLINI, alors notre collègue au sein du Bureau de l’AMAF, et de notre Secrétaire Général, M. Jean DASTAKIAN.
La première étape a consisté à fixer un cadre réglementaire à ce nouveau dispositif afin de lui donner un caractère officiel et obligatoire.
Ce fut fait en pleine collaboration avec la Commission de Contrôle des Activités Financières, que je tiens à vivement remercier, en la personne de son Président, M. Jacques-Henri DAVID.
Il a, chaque fois que nécessaire, favorisé l’avancement de ce projet ; il a également accepté d’être cosignataire de ces nouveaux diplômes.
Le dispositif réglementaire définitif fut validé par la Commission dans sa séance du 14 décembre 2012 et les textes correspondants, l’Ordonnance Souveraine N° 4274 du 12 avril 2013 et les Arrêtés Ministériels N° 2013-209 et N° 2014-168 des 12 avril 2013 et 19 mars 2014 furent présentés et approuvés en Conseil de Gouvernement, par le Conseiller aux Finances M. Jean CASTELLINI qui, par le hasard des carrières, s’est ainsi trouvé à l’origine et à l’aboutissement du processus.
Il ne restait plus qu’à sélectionner les prestataires pédagogiques pour assurer la formation et les examens, à fixer les diverses modalités pratiques de fonctionnement de toutes les étapes du dispositif, de la définition des contenus jusqu’aux délibérations du Jury et, finalement, à rassembler tout cela dans le Règlement relatif à la Certification Professionnelle des activités financières de Monaco.
Les contrats de travail sont-ils compatibles avec cette nouvelle réglementation ?
Il a effectivement fallu procéder à l’adaptation des contrats de travail à cette nouvelle réglementation.
Là aussi, ce fut fait en plein accord avec nos partenaires sociaux du Syndicat des Employés, Gradés et Cadres de Banques de Monaco et, bien entendu, avec l’agrément de l’Inspection du Travail, M. Pierre-Franck CRESPI, Secrétaire Général du SEGCB et Mme PALLANCA, devenue depuis Directeur du Travail, ayant parfaitement pris conscience de l’importance de ces évolutions.