Étant donné qu’elle représente depuis longtemps une place financière attrayante, notamment pour les patrimoines familiaux, Monaco ne pourra maintenir cette position que si elle sait évoluer vers un profil plus durable.
La durabilité attire de plus en plus de capitaux privés, et en réalité, à un rythme bien plus rapide qu’initialement prévu, si l’on s’en remet au huitième rapport annuel IFGI (« Investing for Global Impact » ou l’investissement à impact mondial). Dans l’édition 2021, que Barclay Private Bank a l’honneur de sponsoriser, plus de 300 investisseurs leaders du marché rassemblant à eux seuls 833 millions de dollars américains de fonds investissables ont été interrogés sur leurs perspectives et leurs portefeuilles en matière de placement durable.
Dans la publication précédente, ces derniers prévoyaient que 22 % de leurs avoirs seraient en moyenne placés dans des investissements durables d’ici 2020. Lorsque la question leur a été posée cette année, ils ont répondu que ce pourcentage se montait en réalité à 36 % et qu’ils tablaient désormais sur une part de 54 % d’ici à cinq ans.
Alors, comment permettre à ces clients d’atteindre leur but ? Par ailleurs, Monaco est-elle bien positionnée en tant que place financière pour faciliter cette transition ? Que peuvent faire les établissements financiers pour maintenir et améliorer son rôle de place d’investissement durable ?
Les avantages naturels du site
La Principauté a déjà la chance de bénéficier de certains avantages écologiques et évolutifs.
Chaque fois que j’y séjourne, je ressens que cette proximité avec la mer qui la borde et les collines qui l’entourent procurent aux résidents et aux visiteurs une réelle connexion avec la nature. De plus, le fait de maintenir une ville-État au sein d’environ 200 hectares favorise intrinsèquement un certain état d’esprit autour d’un mode de vie durable, un facteur auquel contribuent largement ses résidents.
Plus que tout, la prise de position ouverte et le leadership du Prince Albert II ainsi que l’œuvre très étendue de sa fondation. Nous observons également parmi nos clients une communauté bien réseautée de familles établies de longue date et de citoyens du monde entier ayant des perspectives internationales.
Finalement, la stabilité du système financier ainsi que le cadre juridique et réglementaire de la principauté offrent un socle solide aux investisseurs. Actuellement, nous constatons un soutien et des mesures sans équivoque en faveur du développement durable de la part du gouvernement dans le cadre des efforts déployés afin de surmonter la pandémie et d’agir proactivement pour rendre ses propres finances plus vertes. Le fait d’allouer un tiers du programme de relance national au « Fonds vert » est révélateur et essentiel en vue d’encourager l’innovation durable et de rendre plus verts des secteurs clés comme le bâtiment, le transport ou le tourisme.
Les mesures à prendre
Toutefois, un sol fertile ne garantit pas qu’une plante poussera facilement.
Se placer comme place internationale leader de la finance durable exige de soutenir l’industrie locale et de répondre aux défis posés par cette évolution générale. L’initiative « Monaco Finance Durable » lancée par le Département des Finances et de l’Économie constitue un excellent point de départ et un forum accessible à tous dans le but de définir des plans d’action au sein du secteur financier.
Mais la question de savoir où concentrer nos efforts va rapidement se poser. Dans ce document, nous vous proposons trois domaines où nous apportons un soutien à nos clients et à l’industrie et sommes prêts à accueillir tout effort collectif important.
Améliorer la compréhension de l’investisseur
Avant tout, les investisseurs ont encore des difficultés à comprendre comment faire pour investir de manière durable et ce que cela implique pour la performance financière. Dans le cadre de l’étude IFGI, nous avons demandé aux plus réticents quels étaient les principaux obstacles qui les empêchaient de se lancer dans cette activité ou d’augmenter leur part d’investissements durables. Les deux raisons principales mentionnées concernent la sous-performance financière (45 %) et une certaine confusion en termes de terminologie et de processus (35 %).
Quant aux plus aguerris et actifs, ils estiment que ce sont là des mythes et des perceptions erronées. Quoi qu’il en soit, ces barrières existent et freinent les investisseurs et les afflux de capitaux. Pour notre part, nous pensons que les enseignements continus que nous procurons par le biais de nos conseillers ou des articles publiés mensuellement dans nos « Perspectives de marché » permettent à nos clients de trouver les réponses aux questions qu’ils se posent d’ordinaire sur les sujets de base en matière de durabilité.
Il est important pour la communauté financière de Monaco d’améliorer sa communication sur ces questions ; celle-ci devant toutefois se faire de manière claire et transparente et sans promouvoir un marketing excessif qui n’honorerait pas ses promesses. Nous devons travailler ensemble afin d’éviter les risques de greenwashing et d’améliorer la compréhension des investisseurs de manière à ce que l’ensemble de la communauté puisse acquérir les connaissances fondamentales autour de ce thème.
Une plus grande visibilité des opportunités
En second lieu, les investisseurs doivent envisager la Principauté de Monaco comme un pays offrant des investissements durables intéressants et uniques. Pour en revenir à l’enquête IFGI, il leur a également été demandé dans quels domaines le secteur avait fait des progrès au cours des dix dernières années. Les opportunités d’investissement de qualité supérieure ayant fait leurs preuves figuraient alors dans les trois dernières lignes du classement.
Chez Barclays Private Bank, le fait d’appartenir à une banque universelle proposant des services bancaires et financiers aux entreprises, avec une empreinte mondiale et un vrai engagement dans le développement durable, permet de générer un éventail d’opportunités exceptionnelles pour nos clients dans des secteurs divers allant des fermes verticales aux yachts électriques en passant par les protéines alternatives et l’économie circulaire.
En même temps, certaines industries n’attirent pas toujours les capitaux qu’elles méritent et dont elles ont besoin. Voilà pourquoi, nous apportons notre soutien à la Monaco Ocean Week organisée par la fondation du Prince Albert II afin de donner davantage de visibilité à ce travail excellent auprès de la communauté des investisseurs, et espérons ainsi obtenir plus de fonds pour contribuer à la préservation de nos océans.
Une conception globale des nécessités de nos clients
Finalement, nous découvrons avec nos clients de toutes nationalités, qu’il s’agit de rendre plus verts non seulement leurs portefeuilles, mais également leurs propres entreprises familiales.
Encore une fois, l’équipe monégasque de Barclays Private Bank, peut, sous la houlette de Gerald Mathieu, PDG de Barclays Monaco, capitaliser les infrastructures du groupe Barclays de manière à donner à nos clients accès à une gamme étendue de prêts verts ou de leur permettre de lever des fonds en rapport avec le développement durable. Du reste, les conversations avec mes clients tournent autant autour des dynamiques que des activités familiales.
Il s’agit d’un tournant crucial pour Monaco, un lieu où les créateurs de richesse appartenant à la première génération ont choisi d’installer leur famille. Il est important, si l’on souhaite retenir les capitaux au sein de la Principauté, de veiller à ce que les plus jeunes soient suffisamment préparés pour prendre en main la gestion du patrimoine familial et considèrent Monaco comme leur foyer.
Dans cette optique, l’investissement durable a également son rôle à jouer si l’on en croit les résultats de l’enquête IFGI, à savoir que 57 % des sujets interrogés estiment que cette tendance peut permettre d’établir une passerelle entre les générations. Nous vous encourageons par conséquent à discuter de cette question avec vos clients dans le but de potentiellement améliorer la performance, tant pour les portefeuilles que pour les patrimoines des familles.
Les cent prochaines années
La prochaine étape de l’évolution du système financier est déjà amorcée.
Du fait que notre activité de banque privée s’adresse à une clientèle située en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, j’ai accès, et parfois le privilège de participer à certaines discussions traitant, pour chacun des sites concernés, des moyens à mettre en œuvre pour devenir « la » place de la finance durable.
Monaco a longtemps occupé une place prestigieuse dans l’esprit des grandes fortunes mondiales. C’est l’une des raisons qui expliquent la présence de Barclays en principauté, qui est fière de célébrer cette année un siècle d’implantation.
Si nous souhaitons l’être encore dans cent ans, il va nous falloir renforcer notre démarche pour saisir cette opportunité significative, engager notre responsabilité et développer notre durabilité en tant que place financière.