M. Yannick CHAGON, nouveau Président du Comité Français d’Organisation et de Normalisation Bancaires (CFONB), a intégré ses fonctions après une carrière à la Société Générale, où il fut notamment en charge des services de paiement. Il a rencontré l’Association Monégasque des Activités Financières (AMAF) ce 10 juin.
Pouvez-vous nous rappeler les missions du CFONB ?
Le CFONB a deux missions :
D’une part il lui revient de favoriser et organiser l'élaboration et la définition de règles professionnelles dans le domaine des paiements. Dans ce cadre il établit des relations utiles de concertation et de coopération avec les pouvoirs publics, les organisations professionnelles et interprofessionnelles, françaises, européennes et internationales.
D’autre part, le CFONB intervient en tant que bureau de normalisation pour compte de la profession bancaire et financière et contribue, en liaison avec les acteurs concernés, à élaborer, développer et faire progresser les normes françaises, européennes et internationales en la matière.
Les liens avec la Principauté sont étroits ?
Absolument, et je me réjouis de cette visite à l’AMAF, la première pour moi. Les relations développées au cours de ces six dernières années sont excellentes. L’AMAF, en tant que membre du CFONB bénéficie des informations que nous communiquons, mais, au delà, il y a de réels échanges d’idées et de points de vue. Ma visite s’inscrit dans la continuité de ces relations très positives. Outre nos réunions de travail habituelles, nous avons organisé pour la première fois une édition des « Rencontres du CFONB » à Monaco en novembre dernier, et j’ai proposé de mettre en œuvre un nouvel évènement d’ici la fin de cette année. Nous constatons la réelle volonté des autorités monégasques de ne pas rester à l’écart des grandes évolutions que connait notre vieux continent. Même si la Principauté n’est pas intégrée à 100% dans l’Union Européenne, elle sait optimiser la qualité de ses moyens de paiement.
L’environnement actuel du CFONB en perpétuelle évolution ?
Nous avons connu une véritable révolution avec la mise en place du système SEPA (Single Euro Payments Area), Cela a pris 12 ans car il n’a pas été facile d’unifier des process qui avaient une forte connotation nationale.
Désormais, nous devons également intégrer les nombreuses évolutions technologiques : la France a créé un Comité national des paiements scripturaux, présidé par la Banque de France, dont l’objectif principal est de coordonner la mise en œuvre de la stratégie française sur les moyens de paiement. En tenant compte notamment de ces évolutions technologiques.
Il faut enfin noter que si l’Europe des paiements s’est construite à l’initiative des banques, son évolution va à l’avenir intégrer d’autres acteurs comme par exemple les établissements non bancaires. Les banques ne seront plus les seules à avoir la maîtrise des modifications des services de paiement.
Plus ponctuellement, sur quels projets travaillez-vous ?
Parmi les nombreux sujets en cours d’examen par nos groupes de travail, j’en citerai trois.
Les paiements instantanés : ils se mesurent à la seconde. Nous faisons face à des problèmes d’organisation et de process. Il faut assurer le règlement et la compensation des opérations, et surtout se prémunir des risques de fraude.
L’évolution du chèque et la promotion du virement : l’utilisation du chèque est datée. On essaie de réduire sa part dans le marché des paiements, en proposant des solutions alternatives, plus légères, plus adaptées au monde moderne. La Carte bancaire en fait partie, mais aussi le virement encore insuffisamment utilisé en France. Sur ce sujet, je ne serai pas étonné que la Place monégasque soit plus avancée.
La règlementation européenne sur les informations qui concernent les donneurs d’ordre et les bénéficiaires de virements : la traçabilité des échanges, exigée par l’Union Européenne, est un sujet clé.