Michael Bonzon est Suisse. Après une carrière dans le Private Banking et une quinzaine d’années au Crédit Suisse, il fonde la société Aurelys, spécialiste des produits structurés, il y a douze ans. Et il y a cinq ans, il quitte la Suisse et transporte le siège d’Aurelys à Monaco.
Aurelys n’est pas une Société de Gestion, mais de Conseil. Pouvez-vous définir un peu plus précisément votre activité ?
Nous faisons partie des professions règlementées, sous le contrôle de la Commission de Contrôle des Affaires Financières à Monaco. Nous construisons des produits sur-mesure, suite à une attente client. Pour faire simple, ils sont une construction de divers produits existant déjà, et commercialisés par divers établissements financiers. Lorsque le client final a clairement défini ses attentes, nous définissons un certain nombre de paramètres, selon lesquels nous structurons pour lui un produit unique, répondant à tous les critères qu’il a définis au préalable.
Vos clients sont des particuliers ?
Pas du tout, nous avons une clientèle institutionnelle de Sociétés de Gestion indépendantes ou de petites banques. Par ailleurs, nous travaillons, pour monter nos produits, avec une quinzaine de banques. Nous les mettons en compétition pour obtenir les meilleures conditions. Grâce à nos outils financiers, nous « composons » ensuite un produit. Nous le proposons au client final avec une analyse-diagnostic précise des avantages/ inconvénients du produit.
Et s’il y a un retournement de marché, et que la compétitivité du produit est menacée ?
Les clients sont en général conscients des risques liés à leur demande. Nous anticipons ce genre de retournement, nous restructurons le produit pour nous donner toutes les chances de récupérer ce qui a pu être perdu.
Mais c’est un cas extrême, nous proposons en général des solutions alternatives avant qu’il ne se produise. C’est d’ailleurs ce pourquoi les clients nous suivent. Nous leur communiquons très régulièrement les analyses des performances de leurs produits, il y a un vrai suivi. Nous sommes véritablement des partenaires.
Comment recrutez-vous vos clients ?
A Monaco, l’essentiel du recrutement se fait par le bouche à oreille. Les Sociétés de Gestion se développent, il y en a 55 actuellement sur la Place, et nous avons de plus en plus de demandes. L’Association Monégasque des Activités Financières nous a aussi beaucoup aidé à nous présenter à la Place. Mais nous avons encore un très grand nombre de clients en Suisse.
Pourquoi avoir choisi Monaco ?
Outre la qualité de vie, lorsque nous nous sommes installés en Principauté, nous étions les seuls à exercer ce type d’activité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais le marché est tout de même beaucoup moins encombré qu’au Luxembourg ou à Londres, par exemple.
Nous sommes une équipe de quatre collaborateurs, mais notre objectif est bien sûr de nous développer. Il faudra s’adapter car la réglementation change très vite, avec un gros cap à passer en 2018. Mais nous nous centrons sur notre cœur de métier et rien d’autre, la vente de produits structurés, pour conserver notre indépendance.