5 leçons économiques pour les États-Unis

2013-07-article-purshe

Alors que la crise européenne perdure et que les ministres des Finances du monde entier discutent de la façon de comprimer les dépenses, d'équilibrer les budgets, de réduire les déficits et s'il faut augmenter les impôts, il pourrait être utile d’examiner comment l'économie de Monaco s’est développée et s’est imposée au cours de ces dernières années secouées par les crises.

Avec une population de 35 427 âmes, Monaco affiche quelques statistiques économiques intéressantes. La principauté a un taux de chômage qui s’élève à zéro pour cent, un excédent de capital égal à environ cinq fois son PIB annuel qui, soit dit en passant, est le plus élevé du monde par habitant, une économie diversifiée dans laquelle aucun secteur ne représente plus de 20 % du total et aucun impôt sur le revenu. Monaco dispose effectivement d’une structure fiscale sur les sociétés et applique une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les biens et services : il est donc incorrect de dire qu'il s'agit d'une zone franche.

Néanmoins, ce minuscule pays qui s’étend sur environ deux km2, attire les entrepreneurs et les entreprises solides mieux que quiconque. Je viens de visiter Monaco où j'ai assisté au Prix de l'Entrepreneur d'Ernst & Young. À cette occasion, j'ai eu la chance de rencontrer des dizaines de chefs d'entreprise, y compris Jim McCann, fondateur et PDG de 1-800-Flowers.com, Inc. (FLWS) et Avi Sashi, qui dirige les nouveaux médias de Nike, Inc.'s (NKE), y compris Nike Plus. Au cours de mes conversations, beaucoup d'entre nous ont convenu que Monaco fait un bien meilleur travail pour être propice aux affaires et mobiliser ses ressources que la plupart des pays.

Même si Monaco s'enorgueillit de posséder certains des immeubles les plus chers au monde, la principauté assure qu'il y a beaucoup d'espaces ouverts et de parcs, ce qui en fait une destination touristique très attrayante. L'industrie ne compte que pour un peu plus de 17 % du PIB national. En veillant à ce que son économie ne s’appuie pas excessivement sur un seul secteur, la principauté a réduit ses risques économiques. Le secteur bancaire et celui des voyages contribuent pour environ le même pourcentage à l'économie de la principauté.

Plus important encore, les Monégasques (les ressortissants de Monaco) comprennent que les riches dépenseront et investiront de l'argent s'ils y sont encouragés ; ils comprennent aussi que des taux toujours croissants d’imposition sur les revenus sont contreproductifs.

Dès lors, quelles leçons les États-Unis et d'autres pays peuvent-ils apprendre de Monaco ?

  • Diversifier les activités industrielles et économiques. Les États-Unis dépendent trop des consommateurs, nous sommes particulièrement dépendants de la consommation intérieure.
  • Développer une infrastructure solide. Nos ponts s'effondrent, nos routes se détériorent et nos aéroports vieillissent rapidement.
  • Développer une politique d'immigration forte. 125 nationalités sont représentées à Monaco. Il faut nous concentrer à attirer des étrangers qui seront des contributeurs durables et actifs pour notre PIB et la société.
  • Reconnaître que lever des impôts n'est pas une solution à tous les problèmes fiscaux. Des moyens plus intelligents existent pour générer des revenus.
  • La priorité à l'éducation. L'Université internationale de Monaco est une école de commerce spécialisée axée sur la préparation des chefs d'entreprise de demain.

L’économie américaine poursuivant sa voie vers la reprise, alors que nous en avons encore la possibilité, il nous incombe de regarder le monde et d’y voir ce que les nations les plus prospères et les plus riches font. Notre pays dispose de ressources naturelles abondantes, d’un domaine géographique gigantesque, d’un esprit d’entreprise incomparable et de certaines des meilleures écoles au monde. Si une petite principauté qui fit presque faillite et a été forcée de « vendre » près de 90 % de son territoire il y a deux siècles est capable de survivre et de prospérer comme Monaco, je le dis, regardons ce qu'ils ont fait et voyons si nous pouvons reproduire une partie de cette magie.

Divulgation complète : l'auteur est un ami du Consul général de Monaco, également directeur de l'Office du tourisme.