Le 18 juin dernier, à l’occasion des 2 ans d’anniversaire du CSA, le Ministre d’Etat ainsi que les membres du Conseil Stratégique pour l’Attractivité ont accueilli l’universitaire et économiste français Christian de Boissieu, et le conseil en stratégie Mathieu Laine. Ils ont débattu sur l’avenir de l’emploi à Monaco.
Innovation, diversification, montée en gamme: les atouts majeurs pour l’emploi.
Après avoir posé, en préambule, les liens incontestables entre croissance et emploi, et la nécessité d’une croissance durable préservant l’environnement, les secteurs économiques porteurs d’avenir pour la Principauté ont été examinés. Au delà des activités traditionnelles, immobilier, tourisme et commerce, l’importance du secteur maritime a été soulignée, ainsi que la progression des nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’utilité d’une université d’excellence à Monaco a été démontrée, ainsi que plus globalement, celle d’un enseignement extrêmement performant, comprenant la recherche, et instaurant des liens non seulement avec les entreprises, mais aussi avec les plus grandes écoles et universités internationales. Le secteur de la santé a également été évoqué, avec le fort développement de la médecine prédictive. Quant à la finance, il est probable qu’avec les nouvelles régulations internationales, le Business Model des banques va se modifier. Christian de Boissieu parle de « conquérir de nouvelles frontières de la finance, comme par exemple la finance carbone, la finance durable en lien avec la Responsabilité Sociale des Entreprises, la finance islamique ». L’innovation sera incontournable, , ainsi que la proximité Economie et Culture : le travail conjoint des spécialistes de l’architecture urbaine et des institutionnels pour la prospective des villes en est un bon exemple.
Pour les deux économistes, la simplicité institutionnelle, juridique et fiscale, est l’un des plus gros atouts de la Principauté. Son ambition doit être, constamment, de monter en gamme, sur tous les secteurs d’activité. Pour cela, le gouvernement devra réfléchir aux bonnes incitations, qui induiront les bons comportements des chefs d’entreprises.
La Principauté d’ores et déjà engagée dans le développement.
« La Principauté n’a ni dette ni déficit », souligne M. Jean Castellini, Conseiller du Gouvernement pour la Finance et l’Economie. « Cela propose de la certitude, de la sécurité, et sert les bénéfices de l’attractivité ». Il constate des rentrées budgétaires encourageantes : consommation soutenue, bonne activité immobilière, tourisme à son meilleur niveau. Dans un cadre libéral contrôlé, plus de 600 entreprises ont été créées l’an dernier, et plus de 300 depuis le début 2013. 45000 emplois bénéficient aux régions limitrophes de France et d’Italie, preuve du dynamisme économique monégasque. Pour le préserver, et le développer « il faut être attractifs pour les pays émergents, BRICS, Sud Amérique…et pour cela comprendre quelles sont leurs attentes ».
Mme Marie Pierre Gramaglia, Conseiller du Gouvernement pour l’Equipement, l’Environnement et l’Urbanisme, détaille ensuite le projet de l’extension en mer dont 60000m2 vendables et commercialisables, une architecture maîtrisée avec des constructions de 6 à 10 étages au maximum, des espaces verts, des quartiers éco-conçus, un usage piétonnier favorisé, et une contrainte forte : le respect absolu de l’environnement marin.
D’autres projets soutiennent le développement de la Principauté, comme les réflexions sur l’évolution du pavillon monégasque, le plan accueil, les nouveaux modes de déplacement, la création d’un bail à usage de bureau, la loi sur la modernisation de l ‘économie, les nouvelles lois de finance…
Monaco, un pays actif, une remise en question constante, et une ambition déclarée : tutoyer l’excellence.