Recruter et retenir les talents est l’un des nombreux défis de la Place financière monégasque. Gérard OHRESSER, Directeur Général d’Edmond de Rothschild Monaco, et Judith BALLESTER, Responsable Ressources Humaines, débattent librement des solutions mises en place, se penchant sur le « S » de ESG.
Gérard OHRESSER
La Place de Monaco découvre les difficultés de la compétition, lorsqu’il s’agit d’attirer les talents. Les jeunes générations, depuis le premier confinement, valorisent davantage le sens de leur travail et leur équilibre vie privée/vie professionnelle que leur rémunération. Comment s’adapter, en tant qu’employeur ? C’est le chantier Ressources Humaines que nous avons lancé en début d’année : « Prendre soin de notre capital humain ».
Monaco reste attractif...
Judith BALLESTER
Effectivement, mais la Principauté toujours attractive propose parfois moins d’avantages que la France : Plan d’Épargne Salarial, horaires de travail hebdomadaire à 35h... Se loger en Principauté ou aux alentours n’est pas toujours facile, et la difficulté d’accès à Monaco aux heures de pointe reste un frein. Nous recrutons parfois des stagiaires de fin de cursus que l’on voit évoluer sur six mois, ce qui nous permet de détecter les jeunes talents. Mais nous nous devons de trouver des solutions pour renforcer notre attractivité, et nous nous focalisons sur le bien-être au travail. Bâtir un état des lieux, grâce à un questionnaire ouvert que nous avons fait parvenir, via les Délégués du Personnel, aux collaborateurs, a été notre première démarche. Nous leur demandions en substance en quoi la banque pouvait progresser, que pouvait-elle offrir pour qu’ils s’y sentent encore mieux ?
Gérard OHRESSER
Nous avons été surpris, car non seulement la majorité de nos collaborateurs ont répondu, mais le prisme des solutions proposées était très large...
Avez-vous pu les appliquer ?
Judith BALLESTER
Nous avons classé ces solutions par thème, et par objectif. Certaines suggestions ont été mises en place presque instantanément, d’autres sont programmées à moyen terme. La Formation aux métiers de la banque, par exemple, a été plébiscitée, et très vite, nous avons lancé des sessions internes : les formateurs sont des collaborateurs de la banque, encadrant ou pas. Ils décrivent aux autres équipes leur métier, leur façon de le pratiquer. Cela évite le travail en silos.
Gérard OHRESSER
Je précise que cette initiative a eu tellement de succès que nous l’avons baptisée Edmond de Rothschild University. L’effet est triplement positif : les personnes formées sont très satisfaites, les formateurs apprennent à transmettre et découvrent parfois d’autres facettes de leur métier, enfin, les managers ont l’impression que leurs équipes gagnent en expertise.
Judith BALLESTER
Effectivement. Nous sommes arrivés à motiver nos formateurs d’Edmond de Rothschild University à donner de leur temps pour faire grandir les autres, sur la base du volontariat. C’est la preuve d’un bel engagement. Les formations ont débuté en mai/juin, et nous tenons le rythme de deux par semaine, 40 thèmes de formation seront développés sur une année. La forte participation à ces formations renforce aussi notre cohésion, les collaborateurs se sentent intégrés.
Et en ce qui concerne les horaires de travail ?
Gérard OHRESSER
Nous avons mis en place le Flexitime et le Télétravail, pour répondre à l’équilibre vie professionnelle/vie privée. Le nombre d’heures hebdomadaires est obligatoire et certains créneaux sont fixes, mais le manager fait confiance à ses équipes pour la répartition de ces heures. Et nous proposons un jour de télétravail par semaine. Par ailleurs, en termes de progression de carrière, nous favorisons les mobilités internes : 26 depuis le début d’année, comparé à 16 l’an dernier à la même période.
Judith BALLESTER
Nous allons également proposer aux collaborateurs un protocole de suivi et d’accompagnement de la Santé au travail, principalement préventif. Sur un registre plus léger, les évènements internes se multiplient. Tous les trimestres, une soirée très conviviale est organisée pour les collaborateurs. Même si Edmond de Rothschild Monaco a grandi et compte désormais 230 collaborateurs, nous restons une banque à taille humaine, dans une ambiance familiale.
Si nous devions résumer,« Prendre soin du capital humain » d’Edmond de Rothschild Monaco, c’est...
Judith BALLESTER
Un environnement sain, agréable et apaisant afin de travailler efficacement. La valorisation du travail au quotidien pour donner du sens à ce que nous faisons. La flexibilité des horaires de bureau. Une cohésion d’équipe favorisée par des évènements en commun.