Rappelons qu’il y a 27 ans, l’ACI Monaco (Association des Cambistes Internationaux) initiait son programme de formation, un pilier de ses valeurs. Nous rencontrons M. Robert Laure, Président de l’association.
L’ACI et la formation, une vieille histoire…
Effectivement, nous sommes très actifs dans ce domaine. L’ACI, ce sont plus de 600 participants à nos actions de formation cette année, avec un auditoire très diversifié : des professionnels de la Finance bien sûr, mais aussi des professionnels d’activités prestataires (des Sociétés de Gestion, des avocats, des experts-comptables, des conseils en gestion..), et aussi de nombreux étudiants.
La proposition de formation par des entités comme Thomson Reuters démontre donc l’utilité, et le sérieux, de ces formations ?
Effectivement, lorsque l’agence d’information financière Thomson Reuters nous a proposé d’intervenir à l’occasion d’une de nos cessions de formation, nous en avons été fiers et très heureux. Cela légitime en quelque sorte notre action. D’autant plus que 150 personnes, professionnels et néophytes, ont répondu à l’appel. Le sujet était d’actualité : comment appréhender les opportunités offertes par les nouvelles technologies de la Blockchain, ses potentielles applications et les mutations engendrées dans l’univers financier. De tels sujets, évoqués par des partenaires d’envergure, apportent une dimension de modernisme à notre action.
Effectivement, le sujet est moderne, mais peut engendrer des polémiques…
Dans son Focus n°16 du 5 mars 2018, la Banque de France a consacré un exposé au Bitcoin. Il y est notamment indiqué qu’en date du 7 février dernier, les Ministres de l’Economie et des Finances et les banquiers centraux français et allemand ont saisi le G20 pour traiter de ce sujet. On ne peut donc pas l’écarter.
Grâce à la Blockchain, la Banque de France a mis en place un dispositif de traitement de la gestion des prélèvements automatiques, pour les sécuriser et les rendre plus rapides.
Plus généralement, je définirais la Blockchain comme un mécanisme permettant de gérer une relation contractuelle entre deux agents économiques, et permettant :
- un enregistrement indélébile
- une meilleure rapidité d’exécution
Nous sommes dans le cadre d’un véritable remplacement du tiers de confiance.
Le contrat virtuel gérant la relation contractuelle est indélébile, il est donc opposable.
Pratiquement, sur chaque opération, on crée un code indélébile avec le hashtag qui est un code alphanumérique. Le nombre de combinaisons rend ce code infini… et inviolable à ce jour.
Selon vous, quels sont - et seront - les utilisateurs de cette technologie ?
Il me semble que deux types de technologie vont émerger.
- Il y aura une technologie Blockchain publique, ouverte, accessible à tous. Elle sera garante d’inviolabilité, donc de sécurité, car tout un chacun l’utilisera.
- Une technologie Blockchain privée, propriété d’un groupement.
Après l’émergence de la blockchain publique en tant que moyen cryptographique, quels développements dans le cadre d’une utilisation plus privée ? La question reste posée.
Quant à la Cryptomonnaie, c’est un outil de transmission mais pas de détermination de valeur. Il a un rôle potentiel de moyen d’échange disruptif.
Sur les aspects règlementaires, il est à noter que les différents organes de contrôle des marchés financiers ainsi que les organisations étatiques et supranationales se penchent avec attention sur le fonctionnement de ces mécanismes encore naissants.
En conclusion, quelles que soient les convictions de chacun, cette session aura permis d’éveiller la curiosité de l’assistance et de la sensibiliser, y compris aux aspects écologiques de la technologie Blockchain, très dépensière d’énergie !