L’économie digitale se développe très rapidement à Monaco. M. Frédéric GENTA, Délégué interministériel en charge de l’attractivité et de la transition numérique, décode le lien entre numérique et attractivité au service du développement de la Principauté…
Le numérique est-il le nouvel élément d’attractivité de la Principauté ?
L’attractivité est à la base du modèle économique de la Principauté. Notre développement est très lié à notre capacité à attirer des résidents, des entrepreneurs, des talents et en cela le numérique est une plateforme centrale. Il rend possible la promotion de la Principauté à travers le monde, améliore l’accueil des talents et permet de développer une activité à forte valeur ajoutée de manière exponentielle tout en consommant peu de mètres carrés.Le numérique est aujourd’hui un pré-requis nécessaire mais pas suffisant. Il offre les standards recherchés par nos futurs résidents et investisseurs : un monde connecté, des services numériques optimisant l’éducation, la santé. La numérisation de l’économie la rend plus robuste, plus résiliente, créatrice d’emplois et de valeur ajoutée. Elle est une condition nécessaire au succès des entreprises.
Économie numérique à Monaco
- +800 millions d’euros de CA
- +2000 emplois
Fonds Bleu : fonds de soutien visant à favoriser la relance économique via le numérique
- + de 500 projets aidés en un an
- + de 400 emplois créés
- Multiplication par 8 d’un euro investi
Le Cloud Souverain a été lancé en octobre dernier à Monaco, premier pays européen à détenir « son » cloud. Pour quels avantages ?
Le Cloud est très récent, nous l’avons monté avec une extrême vélocité, et un budget raisonnable. L’audit en cours en lien avec l’Agence Monégasque de Sécurité Numérique permettra de démontrer le niveau de sécurité aligné avec les meilleurs standards en la matière. Il bénéficie aujourd’hui à une quinzaine de clients, dont certains très prestigieux comme Cruiseline, une agence de croisière leader. Le Cloud va proposer une large gamme de services comme la signature électronique, le coffre-fort numérique, des solutions de messagerie, de paiements…L’écosystème monégasque fonctionne bien : les entreprises monégasques travaillent pour faire du « move to cloud », c’est à dire prendre leurs données et les déposer sur le Cloud souverain. Le gouvernement d’ici la fin de l’année aura transféré 20% de ses données sur le Cloud, et la quasi-totalité d’ici fin 2024.
Le Cloud est une réussite stratégique, une réussite en termes de souveraineté et en termes économiques.
Y compris pour le secteur de la Finance ?
Les banques sont un facteur d'attractivité central. Pour la typologie de résidents que Monaco recherche, le Private banking est un élément crucial. Il est donc indispensable que les banques puissent offrir une expérience numérique de grande qualité à leurs clients. Nous avons donc mis en place des outils sur lesquels elles peuvent s’appuyer : la dématérialisation des archives par exemple qui permet un gain de mètres carrés et qui était une demande de l’Association Monégasque des Activités Financières De manière plus globale, l’AMAF est un partenaire essentiel dans le cadre de la politique d’attractivité, priorité du Gouvernement, et nous échangeons avec son bureau de manière très positive.
Monaco, première Smart City d’Europe, est-ce une perspective envisageable ?
Chaque Smart City est née de la recherche de solutions à un problème concret se posant à la ville.
À Monaco, nous avons un sujet de mobilité qui est en lien avec notre attractivité. Plusieurs choses ont déjà été réalisées. Monapass encourage la mobilité douce, les places de livraison peuvent être visualisées grâce à des capteurs qui détectent à quelle heure la place est disponible. Nous avons des ambitions fortes pour un urbanisme intelligent. Monaco Smart City de référence sur les sujets de mobilité, c’est possible et c’est une ambition partagée avec le Département de l’Equipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme.