L’investissement à impact, qui a longtemps été un segment de niche confiné au capital-investissement, ne cesse de gagner du terrain, ce qui est une bonne nouvelle. Ce type de stratégie est centré sur les entreprises qui s’attachent à relever les grands défis environnementaux et sociétaux. Or, le besoin de trouver des solutions se fait chaque jour plus pressant. Deuxième bonne nouvelle: plus cette thématique s’impose au sein des portefeuilles, plus l’éventail des opportunités s’étoffe, à la fois sur les marchés publics et privés.
Sur les marchés cotés, l’une des approches les plus évidentes consiste à sélectionner des sociétés déterminées à lutter contre le réchauffement climatique, en favorisant la neutralité carbone, le développement de l’économie circulaire ou l’adaptation aux conséquences des dérèglements climatiques. Ces entreprises présentent un intérêt évident en termes de potentiel car leur croissance peut s’appuyer sur trois piliers: l'innovation, l’évolution de la réglementation et celle de la demande des consommateurs. L’attention portée par les investisseurs aux futurs champions de l’intelligence climatique ou de la transition énergétique est donc tout à fait justifiée.
Un autre enjeu de taille auquel les investisseurs peuvent contribuer est la protection de la biodiversité. Il s’agit d’intégrer aussi, dans leurs décisions d’investissement, une dimension ‘nature positive’. Intimement liée au climat, la biodiversité est en effet devenue une urgence planétaire majeure. Il existe une grande variété d’entreprises qui conçoivent des solutions de préservation de la biodiversité, dans des domaines allant de l’agriculture respectueuse de l’environnement au développement d’espaces verts urbains. La nutrition est un autre thème à prendre en compte. Sachant que le système alimentaire est responsable de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et qu’il faudra 50% de nourriture en plus d’ici à 2050, nos habitudes doivent nécessairement changer. Inexistante en Bourse il y a quelques années, la ‘food tech’ est un gisement de sociétés innovantes prometteuses, notamment dans le secteur des protéines alternatives.
Au vu de son avance réglementaire, le marché européen est particulièrement fourni en sociétés à impact. Toutefois, les défis étant globaux, l’univers d’investissement est loin de se limiter à ce seul continent. Ainsi, les marchés émergents, où les enjeux sont d’une singulière acuité, recèlent eux aussi des sociétés actives dans les secteurs en lien avec l’environnement (production d’énergies renouvelables, infrastructures, services aux collectivités, etc.), mais également dans les secteurs relevant du social (santé, inclusion financière, éducation, etc.).
Aux côtés des marchés publics, l’investissement sur les marchés privés est un autre levier d’impact qui peut prendre de multiples formes, comme le financement de start-up environnementales ou des actions concrètes sur le plan social. Prenons le cas du logement. Plusieurs pays européens connaissent un manque croissant d’habitations abordables, ce qui met sous pression de nombreuses familles. Dans les pays où la pénurie est la plus sévère faute de financements traditionnels suffisants, ce sont des acteurs privés, dont des fonds de dette privée, qui financent une part de l’effort de construction. Pour l’investisseur, il s’agit d’un placement défensif allié à un potentiel de rendement attractif. Pour les ménages, c’est la promesse d’un temps d’attente réduit pour accéder à un logement à prix raisonnable.
Que ce soit sur les marchés privés ou publics, l’investisseur souhaitant exercer un impact positif, tout en générant de la performance financière, peut ainsi désormais engager son capital de diverses façons.