En 2020, LIOR GLOBAL PARTNERS, société d’Asset Management, s’installe à Monaco. Nous avons rencontré ses deux fondateurs, Jérémy TOUBOUL et Raphaël REMOND.
Parmi de nombreuses sociétés de gestion quel est le critère différenciant de LIOR ?
M.TOUBOUL : La société est née fin 2020. Après avoir, pendant 9 ans, été Partner-Fund Manager pour la société H2O AM, je l’ai quittée en septembre 2019, avec l’idée de monter ma propre société de gestion Global Macro. Sa caractéristique : intégrer les critères de durabilité dans son processus d'investissement.
Beaucoup de sociétés d’investissement se dirigent pourtant vers l’ISR (Investissement Socialement Responsable) et l’ESG (critères Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance) ?
Notre originalité, c’est de le faire au niveau Global Macro. Nous avons construit LIOR avec Raphaël car, en dehors du fait que nous nous connaissons depuis plus de vingt ans, nous sommes très complémentaires. Je m'occupe de la gestion des investissements, l’expérience de Raphaël concerne la partie corporate, la gestion de la société, la gestion du risque.
Comment se matérialise l’intégration des critères de durabilité dans le processus d'investissement ?
M.REMOND : L’intégration se fait à plusieurs niveaux.
Premièrement, un niveau d'exclusion : nous allons exclure certains titres de notre univers d’investissement, en fonction des secteurs d’activité des entreprises Nous opérons ensuite un second filtre, en fonction d’un modèle qui nous est propre. Délivrer la performance reste la clé de notre activité. La partie ESG est un élément supplémentaire de vision du risque qui permet, au-delà des critères financiers, d’intégrer dans notre modèle d’investissement des critères non financiers clairs, définis, objectifs,
J’ajouterai que la durabilité, pour nous, est importante au niveau du fonds et de la sélection d’entreprises, mais également au niveau de LIOR. Au sein même de notre société, nous sommes très attentifs aux critères ESG, avec un côté philanthropique marqué.
Dans quels secteurs investissez-vous ?
Essentiellement dans quatre univers : le Forex, (les devises), les obligations souveraines, les actions et le crédit. Nous appliquons notre approche ESG sur trois d’entre eux, à l’exception du Forex : les devises n’étant pas considérées comme des instruments financiers, nous les excluons de notre approche ESG.
Pouvez-vous détailler votre approche ?
Aujourd’hui, nous avons lancé un fonds de domiciliation luxembourgeoise.
La nouvelle réglementation européenne, la SFDR (Sustainable Finance Disclosure) aide à mieux appréhender la partie ESG des fonds, qui se divisent en deux familles, ceux qui sont ESG, et ceux qui ne le sont pas.
Lorsqu’un fond est ESG, c’est le cas du nôtre, vous pouvez décider de prendre une part active dans la façon de renforcer l’ESG dans les sociétés du fonds, ou bien analyser et reconnaître leurs efforts sur l’approche environnementale et de social-gouvernance… Stratégiquement, nous avons choisi cette dernière option : nous restons concentrés sur la performance et l’aspect risque où L’ESG est un élément de mesure de risque clé, sans interventionnisme sur la politique ESG des sociétés.
Nous analysons, dans une société, l'ensemble des revenus générés par les éléments d'exclusion avant de lancer l’investissement.
Et concernant les obligations souveraines ?
Nous utilisons un fournisseur de données externe avec un univers de référence très large, comme par exemple l’attribution d’un rating à près de 180 pays sur la planète.
Stratégiquement, nous avons deux objectifs principaux. En absolu, nous avons défini le fait que nous voulions être correctement noté en termes de notation ESG. En relatif, nous utilisons un indice de référence lié à notre univers d’investissement Macro. Nous souhaitons que notre portefeuille soit toujours mieux disant que l’indice de référence.
Notre approche est donc systématique et objective Ce modèle doit être évolutif, nous considérons que l’on est au début d'un voyage avec l’ESG pour les dix ans à venir au moins : c’est un sujet clé pour les investisseurs.
Quels types de clients avez-vous ?
M. TOUBOUL : des clients retails et des clients institutionnels, qui viennent trouver chez nous des solutions performantes en rendement absolu, avec une approche Global Macro ESG.
Vous évoquiez la philanthropie ?
M. TOUBOUL : Oui, LIOR GLOBAL PARTNERS porte des valeurs de durabilité, de performance, de philanthropie. Elles font partie de notre ADN. J'ai participé à une œuvre caritative en Angleterre pendant de nombreuses années, en aidant à monter une école. Nous souhaitons avoir un impact sur ce qui nous entoure en proposant des bourses, ou des aides pour les hôpitaux, toujours lié à l’enfance.
M. REMOND : Je suis un membre du corps Samu social international, fondé par le docteur Emmanuelli. Mon parcours international chez « State Street », où j’ai dirigé différentes banques du groupe pendant plus de vingt ans, m’a sensibilisé à aider des personnes nettement moins chanceuses que moi. On ne fait jamais assez pour elles, mais j’espère que nous pourrons aider au travers de LIOR. Nous nous sommes engagés à reverser systématiquement 10% de nos profits annuels à des associations en lien avec l’enfance.
Pourquoi vous êtes-vous installés à Monaco ?
M. TOUBOUL :
Pour des raisons familiales mais aussi parce que la Principauté est vraiment tournée vers l’écologie, la philanthropie. Pour la stabilité politique de Monaco. Et puis, la transparence financière rend la Place vraiment attractive.