Massimo Passamonti est passionné d’innovation, de technologie et de management. Cet ingénieur diplômé de l’École Polytechnique de Milan et de l’Ecole Centrale de Lyon se spécialise en finance après une expérience au CERN. Directeur à Londres de la Commerzbank AG, puis Directeur des produits structurés à Mediobanca, la fibre entrepreneuriale prend le dessus : il crée PRIVATAM il y a sept ans, il en est le C.E.O. aujourd’hui. Il finalise actuellement un Executive MBA a l’INSEAD à Fontainebleau. Rencontre.
Comment est né PRIVATAM ?
La société a été créée en 2014 à Monaco par quatre associés dont trois sont basés à Monaco et un à Londres. Aujourd'hui, 27 collaborateurs travaillent avec nous à Monaco, et nous sommes en pleine expansion. Nous prévoyons d’embaucher trois nouveaux collaborateurs d’ici la fin de l’année pour soutenir notre croissance future et développer notre activité. Nous avons pour ambition de toujours mieux accompagner les gérants de fortune dans la création de leurs investissements sur-mesure, dans le monde entier.
Sur quels marchés vous positionnez-vous ?
Notre marché principal est l'Amérique latine. C'est donc un marché que nous connaissons très bien et auquel nous sommes attachés. Nous y sommes implantés depuis 2014, nous y avons un bureau et des équipes. C’est notre marché historique et nous souhaitons continuer à y étendre notre activité tout en développant de nouveaux marchés. Notre ADN vient de là et nous en sommes très fiers.
La Suisse est également un marché important pour nous. Nous y avons d’ailleurs ouvert un bureau, à Zurich, il y a trois ans.
Mais le siège de PRIVATAM est à Monaco et nous en sommes très heureux, même si y recruter des collaborateurs n’est pas toujours évident. Nous parvenons cependant à attirer des talents expérimentés et internationaux. La diversité est très présente chez nous et s’illustre notamment par le fait que nous ayons 40% de femmes, toutes les tranches d’âge, 19 nationalités et une dizaine de langues parlées. Nous pensons que la mixité est un véritable atout.
Comment évoluez-vous ?
Notre cœur d'activité reste les produits structurés, les produits sur-mesure. Nous collaborons énormément avec des start-up de Monaco sur des sujets liés à la gestion de fortune et sur comment la technologie peut se mettre au service des gérants de fortune. C’est toujours avec cette problématique en tête que nous avançons. Nous nous interrogeons constamment sur comment nous pouvons toujours mieux accompagner les gérants de fortune à choisir le meilleur investissement « sur mesure » selon les critères qui leur sont propres. Notre plateforme digitale PARity en est la preuve, elle est en évolution permanente. C’est d’ailleurs une plateforme qui a été très bien accueillie par la CCAF car elle est unique à Monaco.
Quels services apporte-t-elle exactement ?
La plupart du temps, les gérants de fortune nous contactent pour un besoin de produit structurés. Mais ils ne connaissent pas toujours l’univers des produits d’investissement sur-mesure, et ont souvent besoin d’être accompagnés dans leur prise de décision. Cette plateforme va les aider, en prenant en compte l’ensemble de leurs objectifs, y compris les objectifs de performance. Elle est très intuitive et facile d’utilisation. Grâce à cette technologie, ils peuvent découvrir de nouvelles idées d’investissement, comparer les offres parmi plusieurs banques d’investissement et suivre simplement leur portefeuille et sa performance.
La génération de produits d’investissement est automatisée et enrichie par nos recommandations pour que les gérants de fortune puissent simplement personnaliser les produits qui les intéressent. Pour ce faire, nous mettons à leur disposition des supports pour les aider dans leur prise de décision. Nous pensons que l’éducation est clef dans notre secteur. C’est un axe sur lequel nous travaillons beaucoup et sur lequel nous allons continuer à nous concentrer ces prochaines années. En résumé PARity c’est une plateforme de découverte guidée, de structuration et d'exécution, un modèle d’Intelligence artificielle.
Une équipe de 5 personnes chez Privatam travaille exclusivement sur la technologie. J’insiste sur le fait que nous avons trouvé à Monaco de vrais talents d'ingénieurs, plus facilement qu’à Londres, par exemple. Certains d’entre eux étaient déjà familiers avec le monde de la finance, ce qui est indispensable car PARity, c’est presque une WealthTech intégrée. Lorsque nous développons un prototype, nous le testons immédiatement auprès de nos clients. Notre agilité est une force et elle est rendue possible parce que nous n’avons pas d’investisseurs externes. Ce modèle nous permet de créer librement, de réfléchir à ce que nous souhaitons mettre en place et de faire des choses dans lesquelles nous croyons.
Au travers des développements FinTech et WealthTech, la machine va-t-elle bientôt remplacer l’humain ?
Nous sommes convaincus que le futur ne réside pas dans la technologie elle-même. La technologie peut résoudre des problèmes extraordinaires de façon très simple. Mais nous pensons que dans le monde de la gestion de fortune, le Wealth Management, l’intervention humaine est essentielle. Lorsque nous avons pensé la plateforme, notre problématique était la suivante : comment doit-elle rajouter de la valeur dans le processus ? J’aime ce concept : nous utilisons une machine extraordinaire pour faire mille fois la même chose, et un homme extraordinaire pour faire mille choses en une seule fois. Vous voyez la différence ?