Jérémy GENIN, Chief Investment Officer de Monaco Asset Management, a débattu lors du Sommet « META ENTERTAINMENT WORLD »à Monaco sur la monétisation du Métavers. Les associations NFT, Blockchains, Cryptos et Monde Méta, pas toujours pertinentes, brouillent les pistes.
Le Contexte
En 2021, Facebook devient Meta, entrainant derrière lui nombre de spéculations sur ce qui est présenté comme une révolution. Le Métavers, « monde virtuel » se décline partout : e-gaming, e-sport, e-fashion, mais aussi e-Real-Estate. Un exemple ? La start-up française Exclusible a acheté des parcelles de terrain dans le Métavers The Sandbox puis y a construit des villas et des îles, immédiatement vendues à des stars du sport, du rap et du monde des affaires pour un total d'environ 4,5 millions de dollars.
Le monde l’Art n’échappe pas à cet engouement : récemment le Bored Ape Yacht Club (BAYC) créé par Yuga Labs, une collection de 10 000 photos de profil d’un « singe ennuyé » destinée à être vendue sous forme de NFT (avatars de singes uniques) a été cédée pour 3,4 millions de dollars. Ce petit animal fait des émules : « The drunken monkey » a de beaux jours devant lui…
Pour un Asset Manager, quel est l’intérêt du Métavers ?
Nous nous intéressons plus globalement aux assets digitaux, nous cherchons à comprendre comment y accéder. Nous recherchons des secteurs d'investissement nouveaux, et il est possible que la technologie du Blockchain soit un secteur d’activité porteur, permettant une ouverture sur d’autres marchés potentiels. A l’heure actuelle, investir dans l’immobilier dans certaines régions du monde est relativement compliqué, c’est également le cas des matières premières ; les tokens, les assets digitaux, sont paradoxalement plus accessibles et peut-etre une solution pour élargir le champs d’investissements accessibles.
Le Métavers est encore un secteur que nous connaissons mal, mais si beaucoup d’investisseurs s’y retrouvent alors les sociétés de services comme les sociétés de gestion devront s’y pencher aussi.
La régulation joue un rôle important dans ce secteur d’activité ?
La régulation est pour nous un sujet d’une extrême importance, car la genèse de Monaco Asset Management, fondé par Antony Stent Torriani, a toujours été la protection du capital. Malheureusement les assets digitaux peuvent générer des malveillances et de mauvaises pratiques, nous sommes donc extrêmement vigilants : iI n’est pas évident de distinguer les bonnes opportunités des mauvaises. La régulation doit absolument se développer à l’échelle internationale, car ce type d’assets n’a ni frontière, ni barrière. Tant que ce n’est pas le cas, cela limite obligatoirement les investissements, et plus globalement la croissance de ce nouveau secteur.