Le groupe d’investissement indépendant SILEX, expert en allocation d’actifs au travers de ses activités de gestion d’actifs et de ses solutions structurées, propose la décarbonation des portefeuilles clients. Rencontre avec Andre Zilio, Managing Director de SILEX SAM.
Les clients institutionnels et privés sont en demande de solutions concrètes leur permettant de décarboner leurs portefeuilles et lutter ainsi contre le réchauffement climatique. Que leur répondez-vous ?
Pour décarboner un portefeuille, il faut d’abord pouvoir l’évaluer. Et pour cela, des données robustes, indépendantes, incontestables sont nécessaires. En matière de données carbone, un fournisseur se démarque grâce à sa méthodologie, mise au point par Jean-Marc Jancovici, l’un des associés de Carbon4 Finance. Cette société fournit ainsi aux investisseurs des données complètes et rigoureuses sur les enjeux climat, carbone et biodiversité. Elle constitue, enrichit, et met à jour régulièrement une base de données recensant plus 124,000 ISINs et 8,000 sociétés listées dans le monde.
Pour chacune d’elles, elle fournit plusieurs indicateurs qui prennent en compte les habituels scopes 1, 2 et 3 (émissions de CO2 directement produites par les activités de l’entreprise, ainsi que les émissions indirectes liées à l’énergie utilisée et toutes les autres activités indirectes). Mais la méthodologie intègre également les émissions évitées, qui reflètent les efforts d’une entreprise en phase de transition énergétique. Notamment en raison de cet exhaustivité et robustesse de la méthodologie, l’ESCB European System of Central Banks a d’ailleurs récemment annoncé utiliser les données de Carbon4 Finance pour les activités réglementaires nécessaires à l’accomplissement de ses missions et responsabilités.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec les données de Carbon4 Finance ?
Parce que nous avons pour objectif de proposer, pour la première fois, des indicateurs extra-financiers sur nos supports d’investissement (produits structurés, portefeuilles et AMC) et flécher ainsi les investissements de nos clients.
Nous nous sommes appuyés sur notre expertise d’ingénierie financière et d’analyse quant pour mettre au point un outil simple pour mesurer l’empreinte carbone des produits, informer nos partenaires et répondre à leurs attentes en matière de décarbonation des portefeuilles. Pour un produit structuré, par exemple, nous prenons toute la chaine de valeur en compte dans l’établissement de cette évaluation carbone. La quantification intègre non seulement le niveau des émissions CO2 générées par une entreprise et ajustées de sa taille et de son secteur, mais aussi les émissions évitées, ainsi que sa trajectoire de température par rapport à l’objectif de +2°C visé par l’Accord de Paris. L’analyse inclut chaque caractéristique du produit : le sous-jacent, la composante obligataire, les termes du produit.
Il s’agit donc d’un outil concret d’aide à la décision pour les investisseurs, qui peuvent alors comparer les supports ?
Pas seulement. Cela permet également de proposer les meilleures alternatives durables pour un cahier des charges donné et d’ouvrir le dialogue vers des supports de conviction pour la gestion d’actifs. Cette innovation permet de renforcer la vocation de SILEX, à savoir accompagner nos partenaires en leur fournissant des solutions d’investissement, mais aussi les outils et les informations nécessaires pour prendre les meilleures décisions possibles.
Qu’apportera cet indicateur extra-financier à la place financière de Monaco ?
La place financière de Monaco dans son ensemble semble avoir pris conscience des enjeux environnementaux et attend des solutions concrètes. Nos partenaires monégasques sont de plus en plus concernés par le sens donné à leurs investissements ; nous nous devions de fournir cet outil essentiel à l’atteinte de leurs objectifs.