En créant le Club des Entrepreneurs Monégasques en Afrique, CEMA, en 2014, les membres fondateurs rendent en premier lieu hommage à leurs liens durables avec ce continent, leur «ADN» mutuel. Renforcer ces liens, échanger des expériences, des informations et de bonnes pratiques commerciales, voilà l’objectif. Plus largement, cette initiative de réflexion et d’action d’entrepreneurs de Monaco en Afrique favorise l’organisation d’événements bilatéraux autour de personnalités africaines de premier plan qui feront partager leur vision de l’Afrique de demain.
Deux membres fondateurs, sa Présidente Patricia Jutheau Husson, pour la société ASCOMA, et son Secrétaire Général Frédéric Geerts, pour ROTHSCHILD MARTIN MAUREL, répondent à nos questions.
Comment choisissez-vous vos membres ?
Ce sont avant tout des représentants actifs de sociétés monégasques qui sont déjà implantées en Afrique. Chaque membre représente un secteur d’activité, ainsi, il n’y a aucune concurrence et chacun peut ouvrir son réseau et ses connaissances aux autres membres. Nous souhaitons être un club agile, très orienté business. D’ailleurs, nos déplacements sont toujours très courts - 3 jours -mais très concentrés.
Kinshasa, Abidjan, Dakar et l’Île Maurice… Comment choisissez-vous les pays visités par le CEMA ?
Tout se décide de façon collégiale. Nous sommes un Club de dirigeants-possédants, essentiellement d’entreprises familiales. Le pays est choisi selon l’intérêt des membres, les contacts qu’ils y ont déjà établis et les développements qui les motivent. Chaque membre développe un Chiffre d’Affaires important en Afrique et a une juste idée des structures économiques, sociologiques et politiques locales. Le chiffre d’affaires global des membres CEMA est de plus de1,6 milliard d’euros avec 45 pays africains « travaillés » et des filiales dans plus de 25 pays.
Prenons l’exemple de l’Île Maurice, qui n’est pas vraiment en Afrique…
L’île Maurice a été choisie pour son ouverture et son dynamisme sur l’Afrique. C’est une plate-forme intéressante de commerce et d'investissement vers le continent africain ; une zone marchande, des fonds d’investissement, des banques commerciales, et même une Bourse des valeurs (11 milliards d’euros de capitalisation) s’y sont installés. Des familles, dont plusieurs d’origine française, sont à la tête de conglomérats multi-sectoriels. Au classement "Doing Business 2019" de la Banque Mondiale, l'île se classe 1er pays d'Afrique, et en 20ème position dans le monde.
Connaissez-vous les résultats chiffrés de vos prospections ?
Nous n’avons pas de mesure globale du Chiffre d’Affaires généré, mais le bilan des 20 entreprises adhérentes, après chaque déplacement, est très positif.
Votre rôle, au delà du développement commercial, est aussi un rôle de représentation de la Principauté ?
C’est exact, et c’est pourquoi nous avons deux parrains avec lesquels nous sommes en parfaite synergie : la FEDEM (Fédération des Entreprises Monégasques) et le MEB (Monaco Economic Board). Par ailleurs, nos déplacements impliquent aussi une « mission retour » : nous ouvrons ainsi nos portes aux entreprises des pays visités.