En décembre 2017, la Société Générale de Banque au Liban rachète plusieurs filiales à KBL European Private Bankers. Depuis juillet 2018, Banque Richelieu France (ex-KBL Richelieu Banque privée), Banque Richelieu Monaco (ex-KBL Monaco Private Bankers) et Richelieu Gestion (ex-KBL Richelieu Gestion) forment un nouveau groupe sous le nom de La Compagnie Financière Richelieu. Philippe de Fontaine Vive, ancien Vice-Président de la Banque Européenne d’Investissement, en devient le Directeur Général. Nous l’avons rencontré.
Le Groupe Richelieu est très récent. Quelle est son ambition ?
Celle de proposer une nouvelle offre de Banque Privée en Europe, pour les Européens et les non Européens.
Nous souhaitons créer une marque à l’ADN original, et la développer.
Nous sommes une banque agile, assez simplement structurée, avec un état d’esprit entrepreneurial.
La Banque Richelieu France et la Banque Richelieu Monaco sont chapeautées par une Holding, la Compagnie Financière Richelieu, dont Richelieu Gestion est le centre d’expertise en gestion d’actifs. Le Groupe comporte aujourd’hui 160 personnes avec 3 milliards d’assets sous gestion, dont 2 milliards en France et un milliard à Monaco.
En créant un petit groupe européen avec une sécurisation des missions régaliennes (Finance, Audit et Conformité) par la Holding, des fonctions support partagées et des fonctions de contrôle assurées par la Compagnie Financière, nous avons l’objectif de développer notre propre valeur. D’ici 2021, nous devrions être capables de doubler nos assets sous gestion et de tripler notre activité de crédit. Nous avons un capital suffisant pour nourrir le développement organique.
Monaco est-il un marché-cible pour le Groupe ?
La clientèle de Monaco est au cœur du projet Richelieu.
Notre cible : des chefs d’entreprises, des actifs dont l’encours moyen personnel dépasse le million d’euros. Ce type de clients ne trouve plus, dans les grandes industries bancaires, de services sur mesure. Nous souhaitons les informer, être vigilants pour eux, dans un environnement où les changements règlementaires sont nombreux et la montée des risques significative. Nous leur proposons, par l’intermédiaire de nos conseillers, d’accompagner leurs choix.
L’un de nos points forts est l’analyse patrimoniale. Nous avons également des produits financiers performants, dans certains créneaux de marché. Mais nous savons aussi orienter nos clients vers des solutions autres que les nôtres, si c’est dans leur intérêt : chacun doit rester dans son métier pour le faire au mieux.
D’autres pays-cibles ?
Les pays européens sont notre cœur de cible.
Deux autres secteurs nous intéressent.
Le Moyen-Orient : avec Beyrouth, Abu Dhabi, la Jordanie et Chypre.
Puis l’Afrique. Dans un environnement de risques politiques importants, les « mastodontes » bancaires quittent ces pays. Une petite banque agile peut intéresser des clients qui souhaitent placer leurs assets en Europe. Il y a pour nous une opportunité d’offres.
Vos premières impressions sur la Principauté ?
En nous installant à Monaco, nous devenons Ambassadeurs du positionnement de la Principauté. Un pays sûr, qui a une forte ambition concernant la sécurité numérique et un écosystème financier où les métiers de la finance sont tous représentés, ainsi que ceux du droit, de la fiscalité…
Nous sommes convaincus que toutes les règlementations européennes sont des opportunités pour les clients. Le régime de protection des données, par exemple, est unique au monde. Chaque individu exerce un contrôle sur ses données, auxquelles il a accès à tout moment. C’est une façon de lui « redonner le pouvoir » sur des informations qui sont de l’ordre de son patrimoine : dossiers médicaux, niveaux de relations, profils de consommation… Les efforts de Monaco à ce sujet sont remarquables.