La crise sanitaire a renforcé la prise de conscience profonde de l’impact des activités humaines sur l’environnement. La guerre en Ukraine a, de manière indéniable, accéléré cette tendance. Elle est l'un de ces événements de l'histoire qui va remodeler la géopolitique, les sociétés et les marchés. Cette prise de conscience est unanime et vient conforter la nécessité d’assurer une espérance de rentabilité financière tout en ayant un impact social et environnemental mesurable et positif.
Alors que l’intégration des pratiques ESG était vue comme étant optionnelle il y a quelques années, elle se transforme de plus en plus en critère obligatoire chez les investisseurs. En effet, entre 2019 et 2021, le pourcentage des investisseurs institutionnels (souvent très en avance en ce qui concerne les impacts réglementaires) intégrant l’ESG et les notions d’impact dans leurs pratiques est passé de 61% à 72 %.
La même tendance est observée chez les sélectionneurs de fonds : 60% des fonds du plan d’infrastructure européen CEF «Connecting Europe Facility» seront consacrés à des projets contribuant à la réalisation des objectifs de l’UE en matière de climat, tandis que 15 % des fonds du pilier énergie iront à des projets transfrontaliers d’énergie renouvelable.
En ce qui concerne l’environnement, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Ursula Von der Leyen annonçait : « nous devons agir maintenant pour atténuer l’impact de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition énergétique ». Les objectifs sont encore confus mais la feuille de route se dessine, des investissements massifs seront nécessaires.
La finance a un rôle majeur d’allocation des ressources dans l’économie. La finance traditionnelle dirige l’épargne vers les projets les plus rentables, sans prendre en compte les aspects environnementaux des investissements effectués. La finance verte, quant à elle, finance des projets ne portant pas atteinte à l’environnement ou permettant le développement d’une économie durable. Dans la plupart des pays qui ont mis en place des plans de relance, la transition énergétique est au cœur des investissements. En Europe, le budget à long terme de l’UE, associé à NextGenerationEU, constituera le plus vaste train de mesures de relances jamais financé en Europe.
Nous pensons que 2022 est un tournant, animé par une urgence plus pressante de relever les défis liés aux enjeux environnementaux et sociaux. Nous devrions voir des changements au niveau de l’investissement dans le développement durable et un passage de l’aspiration à l’action qui aura de nombreux effets positifs. La quantification de l’impact entraînera un focus plus important sur l’engagement des entreprises. Une importance plus grande devra être aussi accordée à l’innovation qui sera le catalyseur nécessaire pour stimuler les investissements à impact pour construire des infrastructures adéquates.
Nous avons la conviction que la prise en compte des critères extra-financiers n’est plus une option. L’alignement de la réglementation des investissements publics et privés devrait encore s’amplifier dans les prochaines années. La réconciliation de la Finance verte et la finance traditionnelle est en marche et nous sommes les acteurs de première ligne pour satisfaire à cette exigence pour les générations futures et pour nos clients.