Depuis sa création en 2014, la succursale de l’Union Bancaire Privée (UBP) à Monaco a constamment renforcé sa position, pour devenir l’un des acteurs majeurs de la place financière de la Principauté. La responsabilité est une valeur fondamentale pour l’UBP qui place la durabilité et les générations futures au centre de son modèle de développement. Nous rencontrons Sérène El Masri, site manager de UBP Monaco.
La Responsabilité Sociale de l'Entreprise est inscrite dans l'ADN de l'UBP. Depuis combien de temps, et pourquoi ?
L’UBP étant un groupe bancaire familial, la compréhension des enjeux de la durabilité est ancrée dans les fondations de notre établissement. Nous sommes convaincus que l’application des principes ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) permet d’améliorer la gestion des risques et la génération d’alpha. Depuis 2012, la Banque est signataire des Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable qui constituent la référence en matière de promotion de l’investissement responsable et durable à l’échelle mondiale. Par ailleurs, en 2018, l’UBP a rejoint Swiss Sustainable Finance (SSF) ainsi que Sustainable Finance Geneva (SFG). La Banque est aussi devenue l’un des douze membres de l’Investment Leaders Group du Cambridge Institute for Sustainability Leadership (CISL), un réseau sélectif de fonds de pension, d’assureurs et de gérants qui se sont engagés à favoriser le développement de l’investissement responsable.
Quelle est votre Politique d'Investissement Responsable ? Quelles entreprises favorisez-vous ?
Notre approche ESG s’articule autour de quatre axes majeurs – l’identification des entreprises à risque (screening), la mise en évidence des sociétés exemplaires, l’engagement actionnarial et le leadership d’opinion.
Nous tenons à jour une « Exclusion List », constituée des entreprises opérant dans des secteurs dans lesquels il nous paraît inapproprié d’investir. Par exemple les armes controversées, les entreprises qui génèrent plus de 5% de leurs bénéfices dans le nucléaire, ou plus de 20% de leurs revenus dans l’extraction de charbon thermique.
Nous disposons également d’une liste de sociétés considérées comme exemplaires dans le domaine de l’investissement responsable. Des entreprises très impliquées face aux enjeux sociétaux et climatiques à l’échelle mondiale, ou qui innovent en vue d’améliorer leurs pratiques ESG. L’UBP tient à maintenir un dialogue constant entre ses spécialistes et ces entreprises.
Enfin, à chaque fois que cela est possible, nous essayons d’utiliser un droit de vote, dans le meilleur intérêt de nos clients et des principes ESG.
La Stratégie d’investissement Positive Impact Equity a été mise en place en 2018 au sein du groupe UBP…un moment difficile…
Cette stratégie a pour objectif de générer des performances supérieures sur le long terme, en investissant dans des sociétés qui, au travers de leurs produits et/ou solutions, contribuent à relever les grands enjeux sociétaux et environnementaux. Elle a donc la particularité d’accorder autant d’importance à la mesure des résultats non financiers des sociétés qu’à celle de leur rendement financier. Depuis 2018, impactés à la fois par la guerre commerciale sino-américaine et la pandémie COVID19, les marchés actions ont connu les deux pires trimestres de la décennie. Malgré cela, la performance liée à cette stratégie a été satisfaisante. L’impact qu’elle a eu en matière de réduction de CO², de traitement d’eaux usées, ou de recyclage de poussière d’acier est aussi particulièrement apprécié par nos clients.
C’est la raison pour laquelle, en mai dernier, vous lancez un fond Impact centré sur les marchés émergents ?
C’est en effet une nouvelle stratégie qui permet à la Banque d’étendre son offre en impact investing, centrée sur des sociétés contribuant à résoudre des problématiques comme la raréfaction des ressources, le changement climatique et la pauvreté, ce, au sein des économies émergentes.
Existe-t-il une structure de gouvernance est liée à la durabilité ?
Oui, elle prend la forme de deux Comités. Le Comité d’investissement responsable (RICO, Responsible Investment Committee) et le Comité CSR (CSRCO, Corporate Social Responsibility Committee). Tous deux rapportent au Sustainability Board, lui-même directement lié au Comité Exécutif.
Le premier a pour mission de définir, mettre en œuvre et superviser la politique d’investissement responsable de l’UBP. Il pilote notamment l’intégration de critères de durabilité dans l’ensemble de notre univers d’investissement. Il veille à ce que les listes d’exclusion, de surveillance et d’inclusion approuvées par le Sustainability Board soient mises en application.
Le CSRCO est, pour sa part, tenu de définir, mettre en œuvre et superviser l’approche CSR de l’UBP en s’assurant que tous les aspects concernés soient abordés : environnement, ressources humaines et engagement communautaire.
Comment la politique RSE de l'entreprise se décline-t-elle à Monaco ?
En Principauté, nous avons signé le Pacte National pour la Transition Energetique qui nous engage à des actions concrètes : gestion des déchets, des transports, des énergies. Nous avons également profité de notre récent emménagement à la Belle Epoque pour élargir le champ de nos actions. Par exemple, l’éclairage LED est généralisé, nos écrans d’ordinateurs se mettent en veille automatiquement, le plastique est proscrit et les déchets sont recyclés. Par ailleurs, deux fois par an, nous organisons une exposition au sein de nos locaux. Nous nous sommes associés pour cela à une société de gestion d’artistes reconnue, MTArt Agency, dont les artistes représentés, de par leur philosophie ou les matériaux qu’ils emploient, épousent également nos valeurs et nos engagements en matière de développement durable. Notre première exposition qui a débuté le 1er juillet, est naturellement titrée « Hope Ratio ».