« Le secteur mondial de la fintech atteint aujourd’hui un point d’inflexion et devrait engendrer l’avènement d’une révolution numérique majeure dans le domaine des services financiers »
Il y a quelques années seulement, le secteur de la fintech (confluence entre innovations financières et technologiques visant à améliorer les services bancaires et financiers) était quasi-inexistant. Sa valeur atteint aujourd’hui 120 milliards USD (chiffres de 2017). Il devrait, selon nos estimations, tripler le taux de croissance annuel moyen du secteur financier mondial au cours des huit prochaines années et engendrer des revenus de 265 milliards USD d’ici 2025.
Cette croissance rapide est favorisée, et continuera d’être favorisée à l’avenir, par des facteurs favorables en termes d’offre et de demande. Du côté de l’offre, la nécessité de réduire les coûts et l’amélioration de l’efficience des services fintech poussent les financiers à proposer ce type de services. Cette tendance, combinée au grand intérêt que leur portent les sociétés technologiques et à un écosystème éprouvé, devrait multiplier le nombre de services fintech disponibles sur le marché.
Du côté de la demande, nous pensons que l’urbanisation rapide de notre environnement et la nécessité d’encourager l’inclusion financière favorisera la demande en services fintech axés sur certains domaines du numérique, comme la mobilité, le cloud, l’analytique, le social et sur les technologies émergentes, par exemple la blockchain et l’intelligence artificielle (IA). Une demande plus forte émanant des millenials, amenés à contrôler une portion plus importante encore de la richesse mondiale, et des règlementations favorables, comme les politiques destinées à encourager l’inclusion financière, font également partie des facteurs favorisant la croissance du secteur.
Dans ce contexte, caractérisé par l’émergence de facteurs renforçant l’offre et la demande, le secteur mondial de la fintech atteint, selon nous, un point d’inflexion et son adoption par le secteur de la finance devrait décoller. Le nombre de Fintech cotées en bourse devrait augmenter dans les 12 à 18 prochains mois et susciter l’engouement de davantage d’investisseurs. Nos estimations concernant l’accroissement du taux de pénétration des Fintech, qui d'un taux à un chiffre bas à un taux à un chiffre moyen d’ici 2025, pourraient être considérées comme prudentes, compte tenu du risque à la hausse d’une forte adoption au sein des marchés émergents.
Avec une croissance annuelle de plus de 10 % et un accroissement modéré des marges dûs à des économies d’échelle en hausse, l’investissement à long terme dans les Fintech devrait, selon nos estimations, entraîner un accroissement des profits atteignant deux chiffres au cours des prochaines années (voir graphique), faisant ainsi de ce secteur l’un des plus dynamiques au monde.
Les investisseurs les mieux récompensés seront, selon nous, ceux ayant investi de façon diversifiée dans notre thème de Fintech, plus particulièrement les sociétés leaders au sein du secteur des paiements, les sociétés technologiques commercialisant des services fintech de rupture et les établissements financiers disposant d’une stratégie fintech clairement définie. En outre, les sociétés capables de créer des plateformes bénéficiant d’effets de réseau autour de technologies émergentes comme l’intelligence artificielle, la blockchain et l’analytique pourront éventuellement tirer parti de ces investissements. Les domaines les plus prometteurs comprennent les services de paiement numérique, l’insurtech (assurance), le wealthtech (gestion de patrimoine), la technologie des marchés de capitaux et les prêts en ligne.
Néanmoins, les Fintech étant encore pour la plupart au stade de start-up, les investissements dans des sociétés fermées (private investing) par le biais de fonds de capital-risque (VC) restent le moyen le plus sûr d’investir dans ce secteur. Ces fonds sont les mieux adaptés pour identifier les sociétés prometteuses et fournir les capitaux nécessaires pour permettre aux Fintech d’augmenter leur chiffre d’affaire et leur rentabilité, avant de céder les participations via une introduction en bourse ou une cession à un prix plus élevé. Ils offrent également des points d’accès à la société tout au long de son cycle de vie technologique, et l’opportunité de choisir d’investir à un stade précoce, intermédiaire ou avancé.
Utiliser les investissements VC dans le but de tirer parti d’une exposition directe aux Fintech est un bon moyen d’accéder à des sociétés à fort potentiel de croissance à tous les stades de leur développement et d’engendrer éventuellement des retours sur investissement importants. Mais ces investissements ne sont pas sans risque. Le marché des VC est, par exemple, un marché opaque et figé au sein duquel tous les acteurs n’ont pas accès au même volume d’informations. Garantir l’accès aux meilleurs gestionnaires de fonds afin de réduire ces risques est essentiel pour maximiser les chances de réussite.