Depuis 1992, l'ACI Monaco a pour but de développer et d'établir des liens entre tous les acteurs de la Place financière Monégasque. En dispensant des cours sur les différents outils financiers, elle souhaite apporter sa contribution au développement de la profession bancaire. Cette présence s'enrichit d'un Colloque annuel, dont le thème de cette année, était :
« Des ETF Intelligents ? Comment demander plus à la gestion Passive avec les ETF Smart Beta ». Olivier Paquier, Responsable SPDR Exchange Traded Funds (ETFs) France, Monaco, Espagne & Portugal chez State Street Global Advisors a fait une intervention remarquée sur le sujet, que nous nous permettons de restituer en intégralité.
Un ETF (Exchange Traded Funds) est un fonds indiciel, qui réplique la performance d’un indice et qui est coté en bourse. Il allie ainsi des avantages tels que la simplicité, la transparence, la liquidité et un faible coût. Le concept a connu un succès fulgurant depuis sa création aux Etats-Unis en 1993, puis son introduction en Europe en 2000, et enfin avec son extension au smart beta en 2005. L’encours des ETF en Europe atteint aujourd’hui 442 milliards d’euros.
Le marché des ETF aux Etats-Unis et en Europe montre cependant des différences structurelles importantes. En effet, aux Etats-Unis, c’est un marché plus large avec des ETF plus gros qui utilisent essentiellement la réplication physique. Les investisseurs sont surtout les banques privées et les brokers. En Europe, le marché est plus fragmenté, les ETF sont plus nombreux, plus petits et utilisent quant à eux principalement la réplication synthétique. Les investisseurs sont surtout les institutionnels.
Pour les gérants privés, le principal challenge est de maîtriser l’aversion au risque des clients qui résulte notamment de la crise financière de 2008, de la disparition du taux sans risque imposé par la crise de la dette souveraine en Europe, et de l’environnement de faible croissance allié à de faibles taux d’intérêt.
Pour cela, ils ont recours à une diversification accrue en termes d’allocation d’actifs. Un portefeuille antérieurement investi en obligations d’état et en actions se diversifie aujourd’hui dans les obligations crédit, le high yield et la dette émergente d’une part, ainsi qu’en actions des pays émergents, en matières premières et immobilier d’autre part. L’allocation elle-même se fait de façon plus dynamique, par l’intermédiaire de la gestion flexible, par une utilisation accrue des fonds et par un recours plus important aux ETF.
Le concept de smart beta s’est ainsi imposé, entre la gestion passive et la gestion active. Il reprend à cette dernière l’idée de l’amélioration des performances ou du risque par un investissement lié à des facteurs clairement identifiés tels que la faible valorisation, la faible volatilité, le fort momentum ou la qualité élevée. Il reprend également les bénéfices de la gestion passive traditionnelle, tels que la transparence, les faibles coûts et la liquidité.
Ainsi les investisseurs considèrent le smart beta à la fois comme une évolution de la gestion passive et de la gestion active. Une large proportion d’entre eux (42%) a déjà utilisé cette approche et une proportion significative (24%) a l’intention de commencer à l’utiliser. Les stratégies smart beta les plus populaires aujourd’hui sont la faible valorisation et la faible volatilité.
La croissance du smart beta sous forme UCITS en Europe a ainsi explosé ces dernières années, puisqu’elle est passée de 2 milliards de dollars d’actifs sous gestion en 2004 à 73 milliards de dollars en 2014. State Street Global Advisors, qui a lancé le premier ETF aux Etats-Unis en 1993 gère aujourd’hui 229 ETF dans le monde représentant 439 milliards de dollars d’encours, et 65 ETF en Europe pour 13 milliards de dollars d’encours, comprenant notamment des ETF smart beta à travers des stratégies de faible volatilité ou de dividendes « aristocrates ».
Sources : State Street Global Advisors, Longitude, Indefi à fin Mars 2015