Au sein de la Monaco House, au World Economic Forum 2025, Robert Laure, Président de l’Association Monégasque des Activités Financières (AMAF), a présenté les atouts de la Principauté, tout en soulignant deux grands thèmes qui ont marqué cette édition : l’intelligence artificielle et l’intervention de Donald Trump. À travers des chiffres marquants et une vision stratégique, il revient sur le succès de cet évènement.
Quel était l’objectif de la Monaco House à Davos cette année ?
L’objectif était clair : montrer que Monaco, petit territoire, est un pays riche en innovation, durabilité et expertises financières. La Monaco House a offert une vitrine de haut niveau pour illustrer nos atouts et promouvoir l’attractivité unique de la Principauté auprès des décideurs économiques et politiques mondiaux.
Quels ont été les moments forts de cette journée dédiée à la promotion de Monaco ?
La qualité des intervenants a été un véritable point fort. Nous avons eu des personnalités comme Larry Summers, ancien secrétaire d’État au Trésor américain, ou encore des figures influentes comme Wei Li, Managing Director & Global Chief Investment Strategist de BlackRock, ou encore David Rubenstein, Co-Founder and Co-Chairman de The Carlyle Group. Ces interventions ont permis d’aborder les thématiques actuelles capitales comme l’intelligence artificielle, les énergies renouvelables et les perspectives de croissance mondiale. La présence de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II pour conclure la journée a également renforcé le caractère exceptionnel de l’événement.
Vous avez ouvert votre intervention par des chiffres marquants...
Absolument. J’ai commencé en rappelant que Monaco dispose d’un PIB par habitant d’environ 217 000 dollars. Cela place la Principauté parmi les territoires les plus prospères au monde. De plus, si l’on inclut les populations résidant dans les environs immédiats, nous restons au-dessus de 100 000 dollars par individu. La place financière, quant à elle, représente 18 % du PIB monégasque, ce qui illustre son importance économique et stratégique. Mon message était clair : la Finance monégasque n’est pas un concept, mais une réalité économique solide, une Place financière innovante et dynamique.
J’ai insisté sur le fait qu’être basé à Monaco ne signifie pas se couper du monde, mais au contraire, accéder à un environnement sécurisé et optimisé pour opérer à l’international.
Quelles ont été, selon vous, les deux grandes thématiques qui ont marqué Davos cette année ?
Deux sujets ont dominé : l’intelligence artificielle et l’intervention de Donald Trump.
Sur l’IA, l’un des intervenants a abordé des aspects très novateurs, notamment sur les avancées technologiques permettant à des machines de passer d’une simple capacité de compilation à une véritable capacité de raisonnement. Cela signifie qu’à l’horizon des 5 à 10 prochaines années, l’intelligence artificielle pourrait devenir une véritable "intelligence", et non plus seulement un outil. Cela ouvre des perspectives fascinantes, mais pose également des questions sur l’avenir du travail et les responsabilités confiées à ces systèmes.
Quant à l’intervention de Donald Trump, elle a insufflé un vent d’optimisme. Il a affirmé que les États-Unis entraient dans un âge d’or et allaient connaitre une croissance forte en reprenant leur rôle de leader mondial, avec une approche plus directe et pragmatique dans leurs relations internationales. Cet optimisme s’est ressenti dans les échanges à Davos et a stimulé un débat sur le leadership américain.
Comment avez-vous perçu le discours sur l’intelligence artificielle ?
C’était l’un des moments les plus marquants selon moi. L’intervenant a présenté deux types d’approches : les modèles de langage comme le LLM (Large Language Model), qui consolident des données massives pour fournir des réponses précises, et des modèles plus expérimentaux (Large Quantitative Model) capables d’effectuer des simulations complexes, par exemple dans les domaines biologiques ou moléculaires.
Je relève la rapidité des progrès réalisés dans ce domaine et le retard que certaines institutions, comme les universités, doivent rattraper pour suivre le rythme. Et l’intervention posait aussi une question fondamentale : à terme, qui décidera de quoi ? Si l’intelligence artificielle devient véritablement autonome, cela pourrait redéfinir les rôles entre les intelligences biologiques (humaines) et les intelligences mécaniques (IA).
Pour la première fois Monaco était présent à Davos avecun pavillon dédié, la Monaco House. Quel bilan tirez-vous de votre participation à cet évènement ?
Le bilan est extrêmement positif pour cette première édition.
L’espace dédié à Monaco a attiré une audience de qualité, avec des participants intéressés par nos spécificités. Cette initiative renforce notre visibilité internationale et confirme l’intérêt des leaders économiques et financiers pour la Principauté.
Au-delà de ces premiers pas, cette présence est clairement une opportunité à développer dans les années à venir.